La dette du maire

Le 25 septembre 2013, le Journal du net - l’économie demain publiait un article sur les villes les plus endettées de France. Le texte peut être consulté en suivant ce lien :

http://www.journaldunet.com/economie/magazine/villes-les-plus-endettees.shtml

Et notre maire, chaussant ses lunettes de soleil et s’emparant d’une vieille guitare, n’a pu s’empêcher de commenter cette publication sur sa page Facebook, de la manière suivante :

Ainsi, Bernard Fischer se vante d’avoir fait baisser la dette de 19,6 millions d’euros fin 2003 à 11 millions d’euros fin 2013. Mais il oublie de rappeler :

1) Qu’il est maire d’Obernai depuis mars 2001 après avoir été adjoint aux finances depuis juin 1995. Et que, dans ces conditions, c’est lui, Bernard Fischer, qui a porté l’endettement de notre ville à 19,6 millions d’euros en 2003.

2) Qu’il est également président de la communauté de communes du Pays de Sainte-Odile créée le 1^er janvier 1999. Cet organisme, au fonctionnement opaque, exerce des compétences qui lui ont été transférées par les six communes adhérentes et qui, antérieurement, relevaient de la souveraineté de chacune d’elles. Les dettes de la communauté de communes devraient, évidemment, se rajouter aux dettes de la ville proportionnellement au nombre d’habitants au sein de la communauté de communes pour chiffrer précisément l’endettement de notre ville.

Et chacun comprendra qu’il faut inclure notre part dans les emprunts souscrits pour la construction de l’espace aquatique L’O, soit 11 321 (habitants d'obernai)  / 18 247 (habitants de la communauté de communes du pays de Ste Odile).

Il en est évidemment de même pour les emprunts se rapportant à l’eau potable, à l’assainissement, aux déchets, etc.

En l’absence de communauté de communes, ces compétences seraient obligatoirement exercées par la commune, et donc les emprunts s’y rapportant souscrits par la commune.

3) La ville est également membre du syndicat intercommunal du Bassin de l’Ehn, compétente en matière de station d’épuration. Là encore, cette compétence serait obligatoirement exercée par la ville à défaut de syndicat intercommunal. Il convient donc, là aussi, de répartir l’endettement de cet organisme en fonction de la population des communes concernées, soit 11 321 (habitants d'Obernai)  / 18 736  (habitants de la communauté de communes du Pays de Ste Odile) 

Bref, en cumulant l’endettement de notre ville au 31.12.2012 (soit 12 122 649 €) avec notre part dans l’endettement de la communauté de communes à la même date (soit 3 617 817 €) et bien sûr notre part dans l’endettement du syndicat intercommunal au 31.12.2012 (9 038 044 €), on en arrive au total à la somme de 24 778 585 €.

Pour mémoire, les chiffres de l’endettement prévisionnel de la communauté de communes et du syndicat intercommunal au 31.12.2013 ne nous ont pas été communiqués ; c’est pourquoi nous avons retenus les chiffres au 31.12.2012.

Près de 25 millions d’euros ! On est loin, très loin des 11 millions d’euros.

« Mais il faut beaucoup de courage et d’engagement » à Bernard Fischer pour oublier sa propre responsabilité dans l’augmentation importante de la dette de 2003, pour oublier les transferts de compétence réalisés au profit de la communauté de communes et du syndicat intercommunal réalisés pendant ses deux mandats successifs ! Pourvu qu’Alzheimer n’ait pas déjà frappé!

Rappelons également que pour 2012, chaque citoyen doit, au titre des emprunts contractés par sa commune, une somme moyenne de 604 € (moyenne nationale).

Les villes alsaciennes se situent légèrement en-dessous, avec 543 € en moyenne.

Enfin, chaque Obernois doit une somme de 1 071 €  [2 190 € avec la communauté de communes et le syndicat intercommunal]. Et un Molsheimois devait en 2012 :  53 € / habitant (et plus rien en 2013).

« Mais il faut beaucoup de courage et d’engagement » à Bernard Fischer pour oublier ces données élémentaires. Pourvu qu’Alzheimer n’ait pas déjà frappé !